Abstract :
[fr] De la fidélité à la lubricité en passant par l’agressivité, le chien renvoie à des représentations très diverses, parfois contradictoires, et ce dans une même culture (la Grèce antique par exemple). Dans la vie quotidienne des Belges, les chiens ont servi, ou servent encore de gardiens, de messagers, de sauveteurs, de nettoyeurs, d’animaux de trait ou de laboratoire, de guides, de mascottes, etc. Mais quels sont les rôles du chien dans les romans écrits par des Belges francophones aux XXe- XXIe siècles ? Qu’il apparaisse dans le titre – Françoise Mallet-Joris, "La maison dont le chien est fou" (Flammarion/Plon, 1997), Caroline Lamarche, "Le jour du chien" (Minuit, 1996) –, ou pas –, que le chien soit personnage principal ou secondaire – Emmanuelle Pirotte, "D’innombrables soleils" (Cherche-midi, 2019) –, que le roman soit écrit dans la période dite dialectique (à partir de 1980) ou dite lutétiotropique (de 1920 à 1980), par une autrice aguerrie ou pas – Eugénie De Keyser, "Le Chien" (Gallimard, 1964), Marie-Louise Haumont, "Le Trajet" (Gallimard, 1976), Zoé Derleyn, "Debout dans l’eau" (Rouergue, 2021) –, nous nous interrogerons sur le sort qui lui est réservé, sur ce que le chien symbolise, sur les significations et les fonctions qu’il peut endosser dans les récits ou fictions citées. Nous tenterons de vérifier s’il est possible de fournir une interprétation cohérente (voire une typologie) de la représentation du chien dans ce corpus de dix romans d’autrices belges francophones.