Le syndrome de pollinisation reflète-t-il l'efficacité des pollinisateurs chez Silene nutans?

La grande majorité des plantes à fleurs dépend des insectes pollinisateurs pour assurer leur reproduction. De part la diversité de comportements, de morphologies et d'abondance des visiteurs floraux; leur contribution au succès reproducteur d'une espèce florale peut fortement varier, générant diverses pressions de sélection. Comme conséquence, les plantes arborent des suites de traits floraux bien spécifiques (e.g. morphologie, couleur, phénologie) afin de maximiser leur interaction avec les pollinisateurs les plus efficaces tout en limitant l'accès aux autres visiteurs. Ces suites de traits portent le nom de syndromes de pollinisation. Cependant, la majorité des plantes pollinisées par les insectes possèdent une stratégie de pollinisation généraliste, remettant parfois en question le concept de syndrome de pollinisation et son application. C'est notamment le cas chez de nombreuses espèces de silène dont les traits floraux annoncent une pollinisation par les papillons de nuit mais qui sont aussi visitées par des pollinisateurs diurnes. Dans cette étude, nous évaluons la contribution des pollinisateurs diurnes et nocturnes au succès reproducteur de Silene nutans via une expérimentation d'exclusion jour/nuit. Nos résultats tendent à montrer que le concept de syndrome de pollinisation s'applique à S. nutans, la pollinisation nocturne étant plus efficace que la diurne et comparable à la pollinisation libre.