Abstract :
[fr] Dans un contexte mondial où les questions environnementales focalisent de plus en plus l'attention du grand public, il incombe à la communauté scientifique de trouver des alternatives durables aux combustibles fossiles. Parmi les solutions envisageables, on retrouve les microorganismes photosynthétiques, capables de synthétiser différents composés biochimiques pouvant être convertis en combustibles, mais également des composés à haute valeur ajoutée (antioxydants, antibiotiques, pigments, ...). Par ailleurs, les nutriments indispensables à leur culture peuvent être issus d'effluents industriels liquides ou gazeux, réduisant ainsi l'impact de ces rejets sur l'environnement [1-2].
Des photobioréacteurs pourraient dès lors être alimentés par des fumées cimentières. Dans un tel procédé, différents composés du gaz sont solubilisés (notamment le SO2 et le CO2) dans les milieux de culture afin d'être disponibles pour la croissance des microalgues (Figure 1). Des essais préliminaires de barbotage d'un gaz représentatif d'une fumée cimentière (20% CO2, 5% O2, 300 ppm SO2, 33 ppm NO2, 430 ppm NO, 75% N2) alimenté dans un milieu de culture dulcicole ont permis de montrer que les oxydes d'azote de fumées ne sont (quasiment) pas solubles dans le milieu de culture. Le S(IV) quant à lui atteint une concentration maximale d'environ 250 mgSO32-.L-1. Or, la toxicité des (bi)sulfites vis-à-vis de certaines souches microalgales a déjà été évoquée dans la littérature [3]. C'est pourquoi nous avons choisi d'étudier le comportement de la souche microalgale Scenedesmus dimorphus (présélectionnée pour ses bonnes qualités de croissance et de contenu lipidique) en présence d'ions sulfites.
Des concentrations entourant la valeur de 250 mgSO32-.L-1 (résultat des essais de barbotage) ont été choisies afin de vérifier l'impact des stress sur la croissance et sur la composition biochimique de la biomasse. La Figure 2 montre une inhibition de la croissance à 200 et 600 mgSO32-.L-1 alors qu'aucune inhibition n'est observée à 50 mgSO32-.L-1. Comme le montre la Figure 2, les stress à 50 et 600 ppm n'ont pas induit de changement de composition de la biomasse en comparaison avec les cultures témoins. Quant au stress à 200 ppm, nous observons une légère modification des teneurs en protéines et en polysaccharides qui est probablement due à une durée de culture légèrement plus courte (contamination commençant à se développer donc arrêt des cultures).