Abstract :
[fr] La version française de Pères et fils, traduite par Tourguéniev et Louis Viardot, parue chez charpentier en 1863, est préfacée par Prosper Mérimée qui indique la qualité principale du romancier : « Tourgueniev s'est montré comme à son ordinaire observateur fin et subtil. » Les descriptions des personnages et des paysages sont longues et précises. Les discussions entre les personnages qui exposent leurs points de vue sur une série de thématiques, notamment politiques, sont ici très importantes. Le personnage de Bazarov se définit comme nihiliste et accompagne Arcade, le fils prodigue, chez les frères Kirsanov, le père et l’oncle d’Arcade, des petits nobles campagnards féodaux. Bazarov ne croit en rien et ses positions plus que désinvoltes à l’égard des lois et des habitudes, son manque de respect pour ses hôtes, ne peuvent qu’engendrer discussions, disputes, et même duel. Ces caractéristiques exigent du traducteur de nombreuses notes pour expliquer les intraduisibles (realia, détails culturels, précisions historiques, scientifiques, politiques, proverbes, etc.) aux lecteurs du XXIe siècle. Mais le roman critique le féodalisme et ses séquelles, dont le patriarcat. Avec sa galerie de portraits de femmes exceptionnelles, il pourrait s’avérer féministe.