Abstract :
[fr] Si l’on examine les romans d’Emmanuelle Pirotte sous l’angle des « phénomènes météorologiques », "Les Reines" (2022) ou "Loup et les hommes" (2018) plongent le lectorat dans la tempête pour le premier, dans la bise du nord et la neige pour le second, et ce dès les premières lignes. S’agit-il d’une simple composante du décor ? Ou ces «phénomènes météorologiques » ont-ils une fonction, narrative ou autre ? Dans "Today we live" (2015), la « bise glaciale » (p. 9) et le fait que la situation initiale se déroule « en plein hiver encore bien » (p. 8) l’aggravent grandement et influent ainsi sur le déroulement de l’intrigue. Le vent (p. 97) et la fournaise (p. 99) dans "D’innombrables soleils" (2019) sont a minima la métaphore des passions quasiment innommables qu’éprouvent le héros, Marlowe, et l’héroïne, Jane, de ce roman historico-féministe. Quant à "De Profundis", (2016), Pirotte y met en scène une héroïne, Roxanne, Bruxelloise, qui survit comme elle peut grâce au trafic de médicament : Ebola a complétement chamboulé l’existence et le mode de vie de tout le monde et le chaos règne. Les perturbations climatiques ont-elles un lien avec la pandémie ? L’autrice l’affirme : « la nature se venge », ses instruments sont Ebola mais aussi les canicules ou autres dérèglements climatiques (p. 78).
Quel temps fait-il dans les mondes d’Emmanuelle Pirotte ? Quels rôles y jouent les phénomènes climatiques ? La romancière traite-t-elle le temps qu’il fait de la même manière, selon les mêmes constantes, dans tous ses romans ? Et ce traitement aurait-il un aspect « genré » au sein d’une « Écriture femme » ?