[fr] L'article étudie l'influence du langage cinématographique dans Piazza d'Italia. Dans la première oeuvre de Tabucchi, le cinéma est présent à plusieurs niveaux. De l'aveu de l'auteur lui-même, Piazza d'Italia a été « monté » selon les Leçons de mise en scène d'Eisenstein, pour subvertir l'ordre chronologique des événements. Mais le cinéma apparaît aussi explicitement dans la narration à travers l'histoire du ciné-théâtre Splendor et du film Cabiria de Pastrone, qui doit y être projeté le jour de son inauguration. Il existe enfin une intéressante syntonie involontaire (et a posteriori), que Tabucchi reconnaît entre sa Piazza d'Italia et le film d'Angelopoulos Le voyage des comédiens (1975), au nom d'une tentative commune d'« epos populaire ».