Abstract :
[fr] L’allocution de clôture de Damien Canzittu, prononcée à l’UMONS lors de la journée d’étude « Comment se préparer et préparer les jeunes aux enjeux de la transition socio-écologique ? », invite à repenser le rôle de l’université et de l’éducation face aux crises écologiques et sociales. S’inspirant d’Ursula K. Le Guin, il rappelle que la science n’est jamais neutre : elle doit devenir un acte éthique au service du bien commun. L’université doit ainsi rester un lieu de savoir ouvert, critique et responsable, capable d’allier rigueur et conscience du vivant. Dans cet esprit, Canzittu appelle à ralentir, selon l’approche du Slow Professor, pour retrouver le temps de penser, d’écouter et de relier.
Il évoque ensuite les trois niveaux de la transition éducative identifiés à l’UMONS : accompagner les enseignants dans leurs pratiques, former les futurs enseignants à la responsabilité et à la coopération, et préparer les jeunes à agir pour la durabilité. Cette transformation s’inscrit dans un monde marqué par l’Anthropocène, où il s’agit moins de s’adapter au marché que de s’ajuster au monde. L’orateur défend l’idée d’une slow career, une carrière lente et durable fondée sur le sens, le bien-être et la conscience écologique.
La transition, souligne-t-il, ne se décrète pas : elle s’éduque. Elle demande du courage, de la lenteur, de la lucidité et du lien. Face aux tensions d’un monde qui prône à la fois la sobriété et la performance, il faut repenser nos institutions pour faire place à l’émotion, au soin et à la lenteur comme ressources éducatives. En conclusion, Canzittu plaide pour une éducation qui cultive la robustesse – la capacité à plier sans rompre – afin de durer dans l’incertitude. La transition devient ainsi un moteur de sens, de solidarité et de plaisir d’apprendre ensemble.