Abstract :
[fr] Depuis une vingtaine d’années, l’inquiétude grandissante concernant les pénuries
d’enseignants se manifeste dans de nombreux systèmes éducatifs (Lothaire, 2021). En
Fédération Wallonie-Bruxelles, ce phénomène se fait particulièrement ressentir dans les
filières d’enseignement techniques et professionnelles. En réponse au manque
d’enseignants sur le marché du travail, les politiques éducatives préconisent
l’élargissement des viviers de recrutement, en permettant notamment l’accès à la fonction
à des professionnels avec peu voire pas de formation liée à l’enseignement. Ces individus,
appelés enseignants de seconde carrière, se différencient des enseignants traditionnels,
de première carrière, par leur expérience professionnelle antérieure (Coppe, März et
Raemdonck, 2022). Bien que le taux d’abandon soit très élevé endéans les cinq premières
années d’exercice (Coppe, 2022), certains d’entre eux parviennent à se maintenir au sein
de la profession enseignante. Dans ce contexte, ce mémoire s’intéresse, d’une part, aux
difficultés rencontrées lors de leur insertion professionnelle et, d’autre part, aux facteurs
pouvant favoriser leur rétention au sein du métier. Pour ce faire, une analyse qualitative
via des entretiens semi-directifs a été mise en œuvre et a impliqué la participation de 18
enseignants de seconde carrière actuellement en poste dans l’enseignement secondaire
qualifiant et nommés à titre définitif. Les principaux résultats soulignent la complexité de
leur processus d’insertion professionnelle à divers niveaux. De fait, les enseignants
interrogés déclarent avoir éprouvé des difficultés d’ordre institutionnel, organisationnel
et individuel en début de carrière. Malgré ces obstacles, tous les répondants ont réussi à
se maintenir dans la profession jusqu’à ce jour. Leur persévérance est attribuée à une
combinaison de facteurs intrinsèques et extrinsèques. Cette étude ouvre certaines
perspectives qu’il conviendrait d’investiguer dans de futurs travaux.