Abstract :
[fr] Notre thèse de doctorat concerne la flexibilité phonétique dans l’autisme. La flexibilité phonétique est définie comme l’aptitude du locuteur-auditeur à adapter son comportement de parole aux contraintes internes/externes pesant sur la situation de communication. Elle peut se traduire notamment par une tendance à la convergence phonétique en communication parlée, par une adaptation adéquate aux besoins de l’interlocuteur (personnes âgées, enfants, non natifs), par une capacité à imiter la voix d’autrui et à déguiser sa propre voix, par une aptitude à compenser une perturbation des conditions de communication, par une bonne maîtrise des sons et de la prosodie en langue étrangère, etc.
Chez les personnes neurotypiques, on considère que la flexibilité phonétique s’appuie sur divers fondements : fonctions exécutives (flexibilité mentale), processus phonétiques de bas niveau (représentations sensori-motrices, boucles de rétroaction dans le contrôle moteur de la parole), compétences sociales et communicatives (Communication Accomodation Theory: Giles, 1971, Hordila-Vatamanescu, 2010). Chez les personnes avec autisme, certains de ces fondements pourraient être préservés/entraînés chez certains alors que d’autres sont typiquement déficitaires (fonctions exécutives : Demetriou et al., 2018 ; compétences communicatives : Eigsti et al., 2011 ; compétences sociales : Carter et al., 2005).
Dans cette communication, nous présenterons nos questions de recherche et réflexions méthodologiques, ainsi qu’une première analyse fondée sur l’exploitation nouvelle d’un jeu de données préalablement recueilli auprès d’adultes avec autisme (Kissine et al., 2021). La flexibilité phonétique y est abordée via une tâche de compliance phonique (répétition de voyelles synthétiques non familières en langue maternelle (Delvaux et al., 2014)).