Abstract :
[fr] Poncif, en littérature : les critiques ne cessent de tenter de répondre
à la question que pose Sabine Dotal : « Par quel paradoxe magique, la fiction,
l’oeuvre d’art sont-elles plus à même de révéler la vérité profonde d’une
époque, d’un être humain, qu’une étude historique, biologique, psychologique,
anthropologique ou documentaire1 ? » Ce qu’Aragon appelle le mentirvrai2.
C’est que, précise Katerine Gosselin, « L’esthétique du mentir-vrai
définit le roman comme une écriture du réel qui, pour rendre compte de
celui-ci, doit s’en écarter ». Elle cite Nathalie Piégay-Gros qui explicite le
paradoxe : « Le propre de la vérité romanesque est […] d’avoir pour condition
le mensonge. On comprend que mentir, dans cette perspective, signifie
non pas dire le faux, mais dire ce qui n’est pas vrai : s’écarter de la réalité. »