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« Écriture femme » et politique : le cas de Dominique Celis
Gravet, Catherine
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Keywords :
littérature belge francophone; génocide rwandais; politique; fiction; témoignage; études de genre
Abstract :
[fr] Jacques Rancière interroge « comment quelqu’un, à une place donnée, peut percevoir et penser son monde ». Or quid de quelqu’un·e qui n’aurait pas de monde ? Élargissant la notion de « chambre / lieu à soi » rendue célèbre par Virginia Woolf , Françoise Collin propose celle d’« acosmie », elle aussi spécifique aux écrivaines. Si « une femme […] surtout écrivain, éprouve profondément et douloureusement […] le fait qu’elle n’a pas de monde si ce n’est ce monde intérieur et subjectif […] », il n’est pas étonnant qu’en littérature, elle mêle inextricablement drame intime et tragédie collective quand elle aborde le politique. "Ainsi pleurent nos hommes" (Paris, Philippe Rey, 2022), sélectionné parmi les cinq derniers finalistes du prix Rossel, est le premier roman de Dominique Celis. Née en 1968 au Burundi, d’une mère rwandaise et d’un père belge, l’autrice a passé son enfance au Rwanda et son adolescence au Congo, a étudié la philosophie en Belgique et vit au Rwanda depuis une dizaine d’années (cf. couv. 4). Son roman épistolaire rassemble chronologiquement les lettres qu’Erika, qui vit à Kigali, écrit à sa sœur, Lawurensiya, restée en Belgique. Du 2 janvier au 31 décembre 2018, Erika raconte la vie à Kigali. Sa première lettre annonce déjà, par prétérition, cet amalgame entre l’histoire personnelle de la narratrice et le destin tragique d’un pays : "Pas de vengeance ! ont imposé les guérilleros d’hier, nos Inkotanyi . Construisons notre pays ! Ils ont eu raison. Les Mille Collines sont florissantes. […] Tout ça, je ne t’en parlerai pas." (p. 9) Erika a « le corps habité de cadavres » (p. 8) et tout lui rappelle le génocide, dont elle ne manque pas de parler à sa sœur – qui semble ne répondre que par le silence. S’agit-il d’une stratégie faisant partie de l’« écriture femme » ? Est-elle assimilable à la « marche du cavalier » ? Par ailleurs, en travaillant sur l’histoire de l’émancipation ouvrière, Rancière se rend compte « que celle-ci ne traduisait nullement le passage d’une ignorance à un savoir, ni l’expression d’une identité et d’une culture propres, mais plutôt une manière de traverser les frontières qui définissent les identités. » (Ibidem). Cette assertion est-elle transposable à l’émancipation féminine ? C’est ce que nous essayons de découvrir à travers l’étude du roman de Dominique Celis et de ses liens avec le politique.
Research center :
CIEPH - Ciéphumons
Disciplines :
Literature
Author, co-author :
Gravet, Catherine  ;  Université de Mons > Faculté de Traduction et d'Interprétation - Ecole d'Interprètes Internationaux > Service de Communication écrite, littérature, traduction et analyse du discours
Language :
French
Title :
« Écriture femme » et politique : le cas de Dominique Celis
Publication date :
In press
Journal title :
Convergences Francophones
ISSN :
2291-7012
Publisher :
Mount Royal University. Département des Langues et Cultures, Calgary, Canada
Peer reviewed :
Peer Reviewed verified by ORBi
Research unit :
T213 - Etudes françaises et francophones
Research institute :
R350 - Institut de recherche en sciences et technologies du langage
Available on ORBi UMONS :
since 04 February 2016

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