Abstract :
[en] In sub-Saharan Africa, malaria is a deadly pandemic against which traditional medicine, with its rich biodiversity, has riposte arguments that require scientific valorization. This study lists the plants and recipes reputedly anti-malarial in Bagira and highlights the therapeutic and phytochemical potential of one of them, Dialium angolense Welw ex Oliv.
An ethnobotanical survey, conducted by direct interview with 85 practitioners of Bagira traditional medicine (mean age 46.9 ± 12.0 years, gender ratio: 2.04, trade experience: 12.1 ± 5.1 year), has identified 53 plants, dominated by Fabaceae (22.6%) and Asteraceae (20.7%) and 83 anti-malarial recipes, of which 67 use a plant and the rest combine two to four plants. The leaves more than 52%, decoction more than 58% and water more than 80%, respectively, constitute the organ, the preparation methods, and the most used vehicle. The phytochemical screening carried out on the 53 plants by reactions in solution identified several groups of active compounds which flavonoids (81.5%) and terpenoids (71.5%) as are the most frequent. Of the 53 plants 10, both not studied for antiplasmodial activity and at ≥ 11 citations, were selected for antiplasmodial screening. The latter showed that the methanolic extracts of Dalbergia katangensis Lechenaud leaves (IC50 = 3.6 ± 0.1 μg / mL in vitro, ED50 = 192.5 ± 7.2 mg / kg, in vivo) and Dialium angolense Welw ex Oliv. (IC50 = 3.9 ± 0.1 μg / mL in vitro, ED50 = 191.3 ± 0.5 mg / kg in vivo) are the most active. The acute toxicity assessment of the latter two showed that Dialium angolense, practically harmless, was more valuable than Dalbergia katangensis, which was of low toxicity. Eligible for bioguide fractionation, Dialium angolense led to the isolation and characterization of apigenin as a major antimalarial compound. The other biological tests carried out on the same plant showed that it has an anti-radical, anti-bacterial potential (on Salmonella typhi and Streptococcus pneumoniae), anti-hepatotoxic and hepatoprotective potential.
These results provide a scientific basis for the use of these plants as antimalarials. They also show the other potentialities of the leaves of Dialium angolense, of which apigenin [19] is a major antimalarial principle and open the way towards the development of a phytomedicine and an antiplasmodial screening of other identified species.
[fr] En Afrique subsaharienne, la malaria est une pandémie meurtrière contre laquelle la médecine traditionnelle africaine, forte de la riche biodiversité du continent, dispose d'arguments de riposte qui nécessitent une valorisation scientifique. Cette étude recense les plantes et les recettes réputées antimalariques à Bagira et met en évidence les potentialités thérapeutiques corrélées à la composition phytochimique de l'une d'entre elles, Dialium angolense Welw ex Oliv.
Une enquête ethnobotanique réalisée par interviews directes auprès de 85 praticiens de la médecine traditionnelle de Bagira (âge moyen 46,9 ± 12,0 ans ; sexe ratio homme-femme : 2,04 ; expérience de métier : 12,1 ± 5,1 ans) a permis de recenser 53 plantes dominées par les Fabaceae (22,6 %) et les Asteraceae (20,7 %) et 83 recettes antimalariques dont 67 utilisent une plante et le reste associe deux à quatre plantes. La feuille à plus de 52 %, la décoction à plus de 58 %, l'eau à plus de 80 %, constituent respectivement l'organe, le mode de préparation ainsi que le véhicule les plus utilisés. Le criblage phytochimique réalisé sur les 53 plantes par des réactions en solution a permis d'identifier plusieurs groupes dont des flavonoïdes (81,5 %) et des terpénoïdes (71,5 %) sont les plus fréquents. Parmi les 53 plantes, 10 à la fois non étudiées du point de vue activité antiplasmodiale et présentant une fréquence de citations ≥ 11, ont été sélectionnées pour un criblage antiplasmodial. Ce dernier a montré que les extraits méthanoliques des feuilles de Dalbergia katangensis Lechenaud (CI50 = 3,6 ± 0,1 μg/mL ; DE50=192,5 ± 7,2 mg/kg) et Dialium angolense Welw ex Oliv. (CI50 = 3,9 ± 0,1 μg/mL in vitro ; DE50=191,3 ± 0,5 mg/kg in vivo) sont les plus actifs. L'évaluation de la toxicité aiguë de ces deux dernières a permis de choisir Dialium angolense, pratiquement sans danger. Le fractionnement bioguidé réalisé chez Dialium angolense a conduit pour la première fois à l'isolement et à la caractérisation de l'apigénine [19] comme composé antimalarique majeur. Les autres essais biologiques effectués sur la même plante ont montré qu'elle présente un potentiel antiradicalaire, antihépatotoxique, hépatoprotecteur et antibactérien sur Salmonella typhi et Streptococcus pneumoniae.
Ces résultats constituent une base scientifique de l'utilisation de ces plantes comme antimalariques. Ils montrent également d'autres potentialités des feuilles de Dialium angolense dont l'apigénine est un principe antimalarique majoritaire et ouvrent la voie vers la mise au point d'un phytomédicament et d'un criblage antiplasmodial des autres espèces identifiées.