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Abstract :
[fr] L'équitation représente l'un des sports les plus dangereux (Observatoire de la filière suisse du cheval, 2009), la chute de cheval étant la cause principale de traumas physiques (Commission de la sécurité des consommateurs, 2001 ; Institut de veille sanitaire, 2010). Selon plusieurs sources, l'occurrence des accidents et incidents d'équitation est liée à la fréquence des interactions avec les chevaux (Hausberger, Roche, Henry & Visser, 2008), à la discipline exercée (le saut d'obstacle étant la pratique la plus périlleuse) (Silver, 2002) ainsi qu'au niveau de compétence (Institut de veille sanitaire, 2010 ; Silver, 2002). Même si les chutes sont occasionnelles chez les cavaliers professionnels, il n'en reste pas moins qu'elles puissent être vécues avec difficulté. En effet, ce genre d'événement ébranle potentiellement les personnes dans leur vécu corporel, social et psychique, et peut donc susciter une remise en question existentielle (Piot-Ziegler, Cuttelod & Santiago-Delefosse, 2007 ; Salamin, 2014).
Cette communication présentera les résultats d'une recherche exploratoire menée en Belgique francophone auprès de six cavaliers professionnels (spécialisés en jumping), majoritairement masculins et âgés en moyenne de vingt-huit ans. Cette étude souligne que les sujets de l'échantillon sont de nature anxieuse et utilisent préférentiellement des stratégies adaptatives centrées sur la gestion des émotions lorsqu'ils sont confrontés à une situation aversive telle qu'une chute de cheval. Il semblerait qu'un choix de stratégies cohérent avec le fonctionnement des individus favoriserait particulièrement une remise en selle après un accident de ce type. Les sujets ayant, en outre, une croyance marquée en leurs compétences équestres seraient plus susceptibles de remonter à cheval parce qu'ils concevraient davantage la chute comme une erreur de parcours et non comme un échec. D'autre part, bien qu'une minorité persévère avant tout pour des motifs financiers, la passion pour les chevaux et/ou l'équitation semble contribuer pour une part importante au maintien de leur activité professionnelle. De plus, il apparait que les chutes n'entrainant pas de lésions faciliteraient un abord plus serein des futures séances d'équitation en comparaison à celles qui occasionnent un trauma physique. Enfin, les sacrifices réalisés par ces cavaliers de haut niveau, notamment sur le plan familial, constitueraient également un facteur les incitant à continuer d'exercer leur métier et ce, afin que leur investissement personnel n'ait pas été vain.