[fr] Notre analyse comparative porte sur les façons dont Marie Gevers et
Caroline De Mulder intègrent le néerlandais dans leurs textes. Dans Madame
Orpha ou la Sérénade de mai (1933) et La Comtesse des digues (1931), Gevers décrit
l’environnement diglossique flamand du début du XXe siècle, du point de vue de la
bourgeoise francophone qu’elle était. Dans Calcaire (2017), De Mulder crée une
technique d’écriture plurilingue qui s’apparente au sampling en musique pour
traiter avant tout la question environnementale. Dans les trois romans, qui se
déroulent au Nord de la Belgique, un même procédé textuel, la présence du
néerlandais dans des romans écrits en français, se rattache à des problématiques
très différentes, qui sont aussi celles de leur époque et de leur monde. [en] Our comparative analysis focuses on the ways Marie Gevers and Caroline
De Mulder integrate Dutch into their novels. In Madame Orpha ou la Sérénade de
mai (1933) and La Comtesse des digues (1931), Gevers aims to portray the Flemish
diglossic landscape of the early 20th century, reflecting hereby her point of view as
a French-speaking bourgeois woman novelist. In Calcaire (2017), De Mulder
creates a writing technique like music sampling, and it is above all the
environmental issue that comes to the fore. In both authors’ works, the same
textual procedure, i.e. the presence of Dutch in novels written in French, is linked
to very different matters, which are, however, deeply rooted in their times and
social contexts.